Un Campus et une ville Londres
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Un Campus et une ville Londres

un campus dans la forêt londonienne, l'agitation, le boulot, les études...
 
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 But i can't help myself still beliving'n better days

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Venise Deylot
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Venise Deylot


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MessageSujet: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeSam 18 Oct - 0:00


Découvrez Ayo!


    Les pieds rentrés vers l'intérieur comme une petite fille, sa robe bleu marine remontant légèrement au dessus de son genou, Venise Deylot traçait des pointes sur le sol. Elle n'avait jamais été très douée en danse. Mais elle en voulait, elle en voulait drôlement, et s'y était mise très tôt pour le théâtre. En réalité, elle était en heure de retenue (il fallait y croire, des heures de retenue en université!!) et tuait le temps. En réalité, elle avait le vague à l'ame. Mais pas le vague à l'ame dépréssif, non, elle avait le vague à l'ame magnifique qui inspire et fait des choses très jolies. C'est pour ça qu'elle chantonnait Better Days d'Ayo. Qu'elle écrivait les paroles au tableau. Qu'elle virevoltait dans la salle, ne voyant plus ce qu'elle avait autour, trop prise dans un autre monde. Son menton était enfoncé dans son écharpe, elle avait abandonné son pull par terre. Elle fermait les yeux. Elle ne pleurait pas, mais son corps était submergé par l'émotion.


[je pourrais juste mettre cette chanson, ça me ferait un sujet à moi...]
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Appolinaire De Cloiville
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeJeu 6 Nov - 14:34

Même si je ne suis pas venu ici pour étudier - attendez, j'ai pas passé un bac pour continuer à travailler - j'ai le droit de venir voir. Je pense.
Pour une fois que j'ai pensé à prendre mes clés et mon portefeuille, c'est Günther qui a oublié son trousseau à la maison. Etant donné que je ne fous rien de mes journée, je suis désigné comme le pigeon voyageur.

Me voilà donc dans ette grande université. En cherchant l'amphi numéro 4, je tombe sur la plus petite salle de classe que j'aurais jamais penser toruver dans une grande faculté.
Et wow. En plus de la petite sale, je vois une petite fille. Oui, enfin physiquement, elle ne fait pas si jeune que ça. Elle doit avoir mon âge, mais elle ressemble réellement à une gamine. Cachant sa tête dans spn écharpe, tournoyant sur elle-même comme une fillette dans sa chambre pour exorciser ses soucis. Et mon dieu, elle est belle.
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Venise Deylot
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeLun 10 Nov - 13:19

    Venise continuait de voler sur le sol. Elle ne pensait pas a grand chose d'autre, vague à l'ame, l'ame ailleurs. Et puis, quand elle releva la tête, il y avait un mec, une apparition soudaine. Appolinaire le regardait avec une tronche de merlan frit. Elle lui aurait presque pardonné ça vu qu'il était beau comme un dieu. Mais non, elle interrompit son bal trente secondes, pour le regarder fixement, puis le reprit, les paupières closes. Il pouvait bien rester, parler, elle s'en foutait. De toute façon, il était pas anglais. Avec une tronche pareille, t'es pas anglais. C'est forcé.
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Appolinaire De Cloiville
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeLun 10 Nov - 13:56

Pas de réaction marquante de la part de la jeune danseuse. Tant pis. Je la laisse faire son petit manège sans se soucier de moi et je m'assieds sur une table, puisqu'elle à l'air de me snober complètement, mais que je ne la dérange pas vraiment.

Je ramène mes genoux contre mon torse et les entoure de mes bras en posant mon menton dessus. Et je la regarde sans rien ajouter.
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Venise Deylot
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeLun 10 Nov - 14:05

    Le garçon sembla vouloir profondément s'accrocher, et s'assit sur une table. Elle eut envie que la table se casse en deux, et à l'image de la tête hilarante que l'inconnu aurait fait, elle dut se faire violence pour reprimer un fou rire. Elle s'arrêta, un pied en l'air.

    "È italiano? Frînçais? Espanol? Euh...Tchequoslovaque? Grec?"

    En tout cas pas anglais. Non, t'as une tête de pas anglais, mon petit. Je te vois pas boire du thé avec un petit doigt en l'air.
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Appolinaire De Cloiville
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeMar 11 Nov - 23:15

Je réprime un doux sourire. Je n'ai pas spécialement envie de sourire, parce que cette pièce pue la mélancolie qui est contagieuse. J'aquiesce n'anmoins, tout doucement.

"Français."

Je devrais peut-être lui retourner la question, je ne sais pas bien. Mais très honnêtement, je m'en fous comme je me suis foutu de savoir mon frère sourd et muet. A l'époque. Donc je me tais, je jette ma bonne éducation dans un coin de cette pièce, pour qu'elle se mélancolise un peu elle aussi, et je pris pour que la gamine recommence à voler.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeLun 17 Nov - 0:12

    Absolument mortifiée en entendant la réponse d'Appolinaire, priant de toute son âme, promettant d'offrir son corps a la science si son vœu s'excausait, Venise reprit son petit jeu de danse tout autour de la salle. Elle ne voulait pas, aux grands dieux ne voulait pas parler français. La dernière fois qu'elle avait parlé français, c'était à l'homme qui l'avait foutue enceinte. Puis a ses parents. Seize ans, tout juste seize ans. Hors de question qu'elle s'y remette. Ses parents avaient convenu de parler anglais à la maison, elle avait accepté, voyait les films français en version anglaise, avait jeté tout ses vieux disques français, particulièrement ceux de Cali. Trop de souvenirs.

    Elle se remit a danser donc, laissant pour une fois ses cheveux reprendre le dessus sur son joli visage, essayant d'oublier que l'inconnu restait là, se sentant comme Damoclès attendant la fatale épée tombante.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeLun 17 Nov - 19:50

Ma réponse n'a pas l'air de lui plaire. Pas du tout. Peut-être que, comme moi, elle déteste la France. Ou peut-être qu'elle a mieux à faire que de m'écouter, et je la comprend.

Je reste prostré sur la table, je ne bouge pas, mais j'esquisse un sourire caché dans mes genoux en la voyant recommencer son manège dansant.

Merci, petite fille terrifiée.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeSam 6 Déc - 19:14

    Venise continua a danser quelque temps, mais elle s'arrêta, mortifiée. Le jeune homme la bloquait compllèment.

    Are you gonna go, or look at me all day long?*

    Il l'horripilait, a jouer son voyeur français caca a deux balles des Champs-Elysés.


*: en français dans le texte.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeDim 7 Déc - 3:36

Je relève la tête e t regarde autour de moi à la recherche du destinataire de ces paroles. Ce qui est complètement stupide parce que, j'ai beau faire semblant pour ne pas affronter ce qu'elle dit, je sais bien que c'est à moi qu'elle parle.
Et en français, en plus.
Elle fait l'effort de parler en français pour me demander de foutre le camp.

"Well, if you don't mind, yes."*

Risqué, très risqué comme réponse. Elle peut me sauter à la gorge pour m'étrangler ou ne rien faire et continuer à danser, je ne sais pas du tout comment elle va réagir.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeDim 11 Jan - 1:30

    Venise eut une soudaine envie de le chasser de la salle à coups de pieds judicieusement placés aux culs, et de fermer la porte à clefs, continuant tranquille sa vie. C'aurait été sympathique, étant donné que les français l'insupportait depuis un certain temps, et qu'il avait l'air complètement prétentieux. Et puis d'ailleurs, quelle arrogance, de répondre! Elle se crispa, deux secondes, puis se remit a faire des pas.

    Au bout de deux secondes et se stoppa, et s'assit sur une table, jouant du piano transparent du bout des doigts.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeDim 11 Jan - 3:08

L'estime que je portais en cette fille jusque là n'était pas mince. Je ne l'adorais pas, mais je la respectais. Elle danse comme une déesse, est belle comme un ange, et a une voix de fée. Bref, si je m'écoute, cette fille est une apparition et n'a rien de réel, si ce n'est l'autorité et la vérité dans sa voix. Mais mon estime en elle remonte d'un coup. Mon esprit s'était absenté un instant, le temps que la jeune femme reprenne sa danse, mais je reviens brutalement à la réalité. Tendant le cou, avançant la tête, j'ai peut-être l'air d'une vieille tortue française, mais je regard seulement les doigts de l'image irréelle de cette fille, à l'autre bout de la salle. Elle joue du piano. Sans piano, il est vrai, mais elle en joue quand même. Ma respiration s'éccélère sans se brusquer. Cette nana est la femme parfaite. Je suis tombé amoureux, ou presque.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeMer 28 Jan - 19:54

    Venise continue silencieusement à jouer sa première nocturne de l'opus 48 rien que sur un bureau (c'est fort!) ce qui, déjà, la fait frissonner, quand elle sent un regard posé sur sa nuque. Qu'elle ait un piano ou pas, jouer ce morceau magistral de Chopin la mets dans tout ses états. Ses yeux sont écarquillés, sont pouls bat sensiblement plus vite, ses mains tremblent, mais elle restent assez fermes pour exécuter. Elle a peur, elle prend vit, elle pleure, elle ressent une joie immense, tout ça dos a Appolinaire. Elle sourit, aussi. Elle sait que c'est dix fois pire quand elle a un clavier sous les doigts. Elle sait très bien. Mais elle se tourne. Parce qu'un des frissons de sa nuque n'est pas du à Frédéric Chopin. Il est dû a un regard. Elle croise les yeux d'Appolinaire. Elle avait oublié sa présence. Elle ne dit rien. Il n'y a rien à dire dans ces cas là. Le coeur s'emballe encore trop.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeJeu 29 Jan - 2:32

D'abord, je suis troublé par le truc qu'elle a. Car c'est réellement un truc, qu'elle a, quand elle joue du piano. Je ne sais pas bien à quoi je ressemble, quand je joue. Je sais que si je suis à fond, je suis en sueur, en transe, mais c'est rare, que je pleure. Me voilà donc doublement troublé. QUelqu'un qui pleure en jouant du piano, déjà, c'est magnifique. Une femme qui pleure en jouant du piano peut tout obtenir de moi. Mais cette femme, celle là, qui pleure en jouant du piano, je trouve ça inhumain. C'est inhumain, cette véritée. Elle ne pleure pas par style, je ne sais pas pourquoi elle pleure, d'ailleurs, mais c'est encore plus beau que quand elle dansait.

Malgré moi, j'ai un mouvement de recul en croisant le regard de cette jeune femme. Pas de beaucoup, mais l'image me frappe. Mon expression, je le sens, change du tout au tout. ALors que j'étais intrigué, plein de respect, je suis devenu inquiet, oui, inquiet, à cause de trois gouttes d'eau salées qui perlent sur un visage que je ne connais pas. Je me sens absolument débile, je me sens tout petit, tout petit. Face à elle, je me sens tout petit. Je me sens un rôle de tout petit protecteur, mais n'ose pas l'approcher. Après la manière dont elle m'a agressé pour finalement m'ignorer, je ne sais pas bien comment elle réagirait si je m'approchait d'elle, et que, derrière son dos, je l'enlaçait comme on enlace quelqu'un qui pleure. En posant ma joue contre sa temps, en respirant ses cheveux, juste pour la consoler. Et c'est horrible, parce que c'est vraiment la seule chose que j'ai envie de faire, à ce moment là. C'est ça, ou partir.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeLun 2 Fév - 22:42



    Venise fixe Appolinaire, mais trop hébétée pour se rendre compte de sa présence a travers un énorme rideau de larmes. Quelle imbécile de s'être mise à jouer du Chopin. Venise Deylot avait été forcée par sa mère a faire du piano a six ans. Mina avait un étrange idéal qui était de faire quelque chose d'artistique avec ses enfants. Sans doute parce qu'elle n'avait jamais rien pu faire. La petite l'avait longtemps détestée pour ça. Elle détestait le piano. Etre obligée de faire des gammes, des exercices, tout ça pour quoi? Abandonner un jour, avoir perdu des heures a faire des choses dérisoires? Et puis elle avait découvert Chopin. Au début, n'ayant pas de disque de morceaux de lui interprétés, elle n'avait pas su ce que c'était. Elle se cassait la tête, comme d'habitude, a déchiffrer une partition à l'aveugle.

    Et puis, le jour de sa première fois, il avait mis les Nocturnes de Chopin dans la chaine. C'était au son de l'opus 48 qu'elle était devenue une femme. Elle avait pleuré.

    Et puis elle était tombée enceinte. Mais face à une chose telle que ce morceau, finalement, tout ça avait peu d'importance. L'importance, c'était d'avoir entendu ce morceau, pour la première fois, un morceau qu'elle s'escrimait à déchiffrer depuis des mois. Tout le monde pouvait mourir autour d'elle, elle pouvait se faire violer, lapider, l'Opus 48 restait plus important. Et personne ne pouvait lui enlever ça. Son regard, toujours beau et doux, devint farouche.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeMar 3 Fév - 13:39

Je me lève, lentement, mais n'ose pas aller plus loin. L'approcher me semble impossible, limite dangeureux, j'ai peur. Ou presque. Je reste debout, dos à une table sur laquelle mes mains sont appuyées, que mes fesses frôlent. J'ai la tête plus ou moins enfoncée dans les épaules, et j'essaye, du regard, de percer le rideau de larmes qui voile le beau visage de la jeune femme, en face de moi. Elle parle français, anglais, italien, elle joue du piano, et elle pleure. J'aurais bien aimé voir, ce qu'elle jouait. Mais je n'ai pas pû, tant pis. Maintenant, tout ce que je vois, c'est sa figure baignée de larmes. Je ne me sens plus du tout d'aller l'enlacer pour la consoler. En plus, elle n'est plus de dos.

J'inspire une longue fois, expire sans bruit, et baisse les yeux. La vision de cette jeune femme qui pleure n'est pas insupportable, mais je me sens nul. Nul, tout petit, inutil, tout ce que vous voulez. J'ai envie de lui dire un truc, je ne sais pas trop quoi. Et en quelle langue, d'abord? Je continue de me taire, alors, il n'y a rien d'autre à faire. Ca me parait nettement mieux que de balbutier des excuses qui n'ont pas lieu d'être. Je n'ai jamais été doué, concernant la discussion. Je me lève et titube plus ou moins jusqu'à la table qui servait de piano vingt trois secondes plus tôt. Je m'asseoid dessus, faisant presque attention à ne pas poser mes fesses sur le clavier, fixant toujours la jeune femme.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeJeu 26 Juil - 3:08

    Elle esquisse un espèce de mouvement paniqué quand elle le sent - puisqu'elle ne peut plus voir au travers de ses larmes bien trop épaisses - arriver vers elle. Elle a peur de sa réaction si il la touche. Elle a peur de frapper, mordre, griffer. Qu'il se prenne des années de déni et de haine dans la tronche, comme un brave petit bouc émissaire français. Contre lui, contre cette individu, elle n'éprouve aucune colère. C'est simplement l'instant où il est arrivé, les gestes qu'il a été obligé de choisir...Tout ça n'a fait qu'attiser une irritation absurde qu'elle s'est crée toute seule. A force de gratter pour effacer les traces, on se tape des plaies à n'en plus finir, et ça devient de plus en plus compliqué de ne pas les exposer aux nouveaux venus dans notre vie. Venise se sent incapable de se reprendre, de briser l'instant qui, elle en a conscience, s'est malgré elle crée entre eux deux. Elle agit de manière purement égoïste, elle le sait. Elle se dit que finalement, ça doit être l'apanage de ceux qui ont vécu un grand drame: après ça, ils font tout pour ne plus jamais être blessé, et se protègent au mépris des autres. Au nom de quoi? Oh, mais les traces laissées par la douleur légitiment tout, mon bon monsieur. Nous sommes lâches, c'est un fait, et puis voilà. Venise crève d'envie qu'il l'enlace, ce jeune homme trop beau pour être anglais. Puis qu'il se tire. Puis qu'il reste. Puis qu'il lui raconte sa vie pour qu'elle y épanche la sienne sans même avoir à la verbaliser. Le chagrin absurde bouscule sa volonté. Elle sent la table sur laquelle elle est assise ployer sous le coup d'un nouveau corps humain. Elle se dit qu'elle doit avoir l'air dégueulasse, vue de profil, avec ses larmes partout, et son nez qui coule. Et puis elle emmerde le monde réel à nouveau, retourne dans les bras de Chopin, rêve à une vie où tout serait en images cinématographiques, avec les couleurs un peu trop saturées et la vitesse un peu plus lente. Là dedans finalement personne ne pourrait lui reprocher de se laisser partir dans des morceaux imaginaires.

    Elle se relèverait bien pour danser. Délier son corps à défaut de pouvoir délier autre chose. Mais elle se sent beaucoup trop misérable, inutile. Encore plus inutile qu'Appolinaire ne doit se sentir, même. Ah! Oui: Appolinaire. Enfin, le Garçon. Il est toujours là.
    C'est toujours paumée dans son monde, entre réel et fantasmagories Nocturnes, qu'elle se décalle timidement sur son siège de fortune, et pose doucement la tête sur l'épaule du français. Entre haine, larmes, hypnotisme et tendresse, il fera de cette situation absolument ce qu'il veut, et en plus, elle ne lui en voudra même plus.
    Et son corps de vibrer de mille émotions absurdes qu'elle ne comprend pas, qu'elle ne veut pas comprendre, qui lui donnent l'impression d'être une carcasse d'avion particulièrement vulnérable ou une fusée à quelques minutes du lancement vers l'inconnu total.
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Appolinaire De Cloiville
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitimeJeu 26 Juil - 12:49

Je suis toujours assis là, sur sa table, sur son piano imaginaire. Mon regard glisse de ses doigts à ses larmes, cachées sous un rideau de cheveux. Je n'ai jamais aimé voir les gens pleurer. Plus jeune, déjà, je me souviens, quand j'ignorais Romarin, et que j'étais méchant avec lui, je me précipitais immédiatement vers son tout petit corps muet pour l'enlacer dès que j'entendais un début de reniflement, que j'entrevoyais une larme. J'ai toujours été horriblement gêné de voir pleurer une fille à cause de moi. Je suis mauvais en rupture, et quand je ne suis pas vraiment amoureux, je crois que je ne suis pas spécialement bon en relations.
Bref, les larmes m'ont toujours mis mal à l'aise. Et là, je ne déroge pas à la règle. J'hésite, je ne suis pas sûr, je tends la main vers elle mais la retire aussitôt - elle n'a peut-être même pas vu mon geste.

C'est presque exactement au moment où je me dis "Bon, j'y vais", qu'elle pose sa tête sur mon épaule. J'allais lever mes fesses - ou en tout cas je commençais à considérer l'option. Mon Gimini Cricket à moi me disait "Vas-y mec. A trois. Un, De…" La tête de la jeune femme sur mon épaule. J'avais presque commencé à donner à mon corps l'impulsion qu'il lui fallait pour se lever.
Alors je reste en suspens. J'ai l'air plus que con: une fesse à moitié levée, un pied par terre, l'autre qui pendouille lamentablement, le dos légèrement en arrière pour retenir sa tête, sa jolie tête pleine de larmes, de morve, de cheveux et visiblement, d'idées noires. Ma position est tout sauf agréable. Alors, précautionneusement, je repose ma fesse, je relève mon pied, je redresse mon dos, je me tourne un peu; je me sens toujours aussi con. Bon.

Son front contre mon bras. C'est inconfortable mais je ne vais pas bouger. Mais je ne vais pas rien faire non plus, quand même, ce serait débile. Je suis pas du genre à profiter d'une pauvre fille qui pleure toutes les larmes de son corps, ce n'est pas ce que je veux dire, je… Ce n'est même plus une jeune femme, que j'ai là en plus, c'est une petite fille. Sans que j'y fasse vraiment attention, ma main presse tout doucement sa tête contre mon bras, en lui caressant les cheveux. Là, pleure. J'ai pas envie qu'elle parte.
Je regarde ailleurs, les fenêtres de la toute petite pièce par lesquelles entre un rayon de lumière qui ne nous éclaire pas. Je me sens d'autant plus débile que j'ai une chanson absolument pas de circonstance dans la tête (encore que, tout dépend du point de vue). "Ne pleure pas Jeannette…" Ridicule.
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MessageSujet: Re: But i can't help myself still beliving'n better days   But i can't help myself still beliving'n better days Icon_minitime

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