Les souvenirs sont enfants du hasard, seuls les truqueurs ont leur mémoire en ordre [milla]

La lumière qui s'engouffre d'un coup sous mon livre me réveille butalement. Je me relève plus ou moins sur les coudes, émet un grognement, reconnais Milla et me rallonge en l'attirant sur mon torse.

Gngmrlgblnmenm soleil grnemofjeml fatigué grnblmiend en retard.

Milla rigola aux paroles intellegibles du jeune homme.

"Tu as raison... "

Pas très sûre, de se pourquoi il avait raison. Elle posa le livre à côté de la tête d'Apollinaire, pas très sûr qu'il serait content si elle l'envoyait valdinguer à l'autre bout de la pelouse.

"Et si tu te réveillais ?!"

Lui demanda-t-elle en lui déposant des baisers dans le coup à la manière d'une poule qui picore, sauf que les baisers sont bien plus agréable que le bec d'une poule.

Aaaaah... je savais bien que si Milla arrivait, c'en serait fini avec mon repos. Je pousse un long soupir fatigué et roule jusqu'à finir sur le ventre, enfouissant ma tête dans mes bras:

Mais je suis fatiguéééé. J'ai dû dormir deux heures et vingt quatre minutes, cette nuit...

La garce. La garce, de ma guiliser. Mais la garce a dû oublier que je pèse vingt kilos de plus qu'elle, aussi. Aaah oui, Milla. Je te bloque quand je veux.
Donc un quart de seconde plus tard, les poignets de Milla sont enfermés dans les mains, et je la menace de la guiliser aussi.

En plus je faisais pas la fête du tout, hier soir. J'ai eu une grande conversation par web-cam avec ma mère, t'imagine pas la crise, ça a duré des années.

Je lâche Milla, me remets confortablement sur le ventre sur le ventre, et fais la moue d'un air profondément débile (pour changer).

Oh, ben je t'ai jamais raconté l'épopée maternelle, chez les De Cloiville? C'est passionnant...

Je m'étends finalement sur le dos, et attire Milla contre moi. Un écureuil vient nous faire chier, et tenter de bouffer mon Prévert, sans gêne.

Ben on va faire vite: je déteste ma mère. On n'a pas grand chose en commun. Voilà! Tu sais, maintenant!

Je me relève pour m'asseoir en tailleur, me rallonge, replace ma tête correctement, peste contre le soleil.

Et donc je suis fatigué. C'était la première fois que je lui parlais depuis un peu moins d'un an.

Milla hésita un instant avant de poser ça question.

"Est ce que je peux te poser une question ?!"

Question purement rhétorique puiqu'elle ne lui laissa pas le temps de répondre.

"Pourquoi lui parler maintenant alors, je veux dire ... Enfin non, je sais pas ce que je veux dire. Cependant, pourquoi maintenant ?!"

Débile cette fille parfois ...

J'avais mon frère par conversation webcam, hier, et ma mère est passée derrière. Donc elle a voulu me parler, parce qu'elle me faisait pas la tronche du tout, c'est moi qui avais décidé de foutre le camp en lui disant plein de choses méchantes.

J'enroule mes bras autour de milla:

Parce qu'il faut que tu saches que parfois, je suis très méchant.

Etrangement, d'un coup, je suis pris d'un brusque accès de fatigue et m'écroule dans l'herbe, sur le dos. Telle la baleine échouée moyenne: avec grâce et élégance.
Bras en croix, yeux fermés, je râle.

Ooooh, mais t'es super-hyper-active, comme fille.

Je feins de recevoir un poids énorme sur le ventre quand Milla m'élit comme oreiller officiel. Et finis par somnoler en entortillant une mèche de ses cheveux autour de mon index. Et dans un demi coma, je baragouine:

C'est chouette, d'avoir les cheveux longs?

Milla bailla, à rien faire, elle s'endormait aussi, pas cool. Avoir les cheveux long, ça dépend du temps dehors, non ?!

"Pas tout les jours, en été c'est chiant, ça tient trop chaud. Et c'est embêtant un peu tout les jours, quand tu dois les déméller, sinon, je pense que c'est pareil que les cheveux courts."

Milla passa sa main dans les cheveux d'Appolinaire.

"Pourquoi, t'as l'intention de te laisser pousser les cheveux comme Berger dans Hair ?! "

Tu connais Hair, toi?

J'ai très soudainement une vision de moi en Berger, avec cheveux et vêtements appropriés, et ça m'arrache un éclat de rire, qui finalement m'ammène à:

Tu sais quoi? On va faire un sieste chez moi ou chez toi, et ensuite, on fera les cons.

Milla releva la tête.

"Biensûr que je connais, tu me prends pour qui ?!"

Puis à l'annonce enjouée d'Appolinaire, Milla se dégagea de son étrainte pous se mettre à genoux.

"Chez moi, là-bas, y a pas de colocataires. En plus c'est plus près."

Elle déposa un baiser léger sur les lèvres du pianiste toujours allongé avant de se lever et de s'étirer laissant apparaître son ventre plat sous son tee-shirt vert émeraude qu'elle aimait tant .

Ben enfin, les colocataires te gênent pour faire une sieste? Ou tu as autre chose en tête?

dis-je en me marrant. Je me relève d'un coup d'abdo, m'étire, tombe à la renverse, me re-relève et, enfin, atrappe Milla pour la charger en sac à patates sur mon épaule. Précautionneusement, je me baisse pour récupérer mon receuil de Prévert, et prends le chemin de chez mademoiselle.

Milla eut un sourire malicieux à la remarque d'Appolinaire. Et lorsqu'elle fut chargé en sac à patate, très mauvaise habitude qu'il prenait, elle lui chuchota à l'oreille.

"Je t'avoue, que je n'ai pas très sommeil..."

Puis elle se redressa pour que le jeune homme repose ses pieds à terre. Pas que l'épaule du beau brun ne soit pas confortable, mais un peu quand même, surtout quand c'est son estomac qui est appuyé dessus.
Ils finirent par arriver en bas de l'immeuble de la demoiselle. Dans l'ascenseur qui les menait au 6 ème étage, Milla embrassa langoureusement Appolinaire, elle était bien décidée à ne pas faire la sieste, par un moyen ou un autre.

Grmlfphlemrlphler!

proteste-je dans un anglais approximatif, en enfonçant ma tête dans un oreiller.