Se Faire L'Amour Ca Donne Faim, Refaire Le Monde, Ca Donne Soif [Günther & Milla]

Fait voler un nain Nombre de messages : 635 Date d'inscription : 08/10/2008

Il est tout juste 21h 24 quand je sors de ma chambre, pas trop sûr de moi. e passe d'abord la tête, tend l'oreille, et, quand finalement je suis certain de ne pas entendre la voix de Krista qui doit être sortie, je file jusqu'à la chambre de Günther et Dulcé. Je pose la main sur la poignée, la tourne un peu, puis je me ravise rapidement, à peine conscient de ce que j'allais faire, et je frappe avant d'attendre la réponse. Pitié, qu'il réponde, parce que j'allais dire à Milla de passer. Certes, il faut que je l'appelle, mais ce serait coolmout de faire ça ce soir, pendant que Barbie n'est pas là.

[Milla, tu réonds quand j'ai parlé un peu avec Günther avant...?]

Günther, qui avait fait de sa chambre avec Dulcé un petit atelier, s'était secrètement mis à la peinture depuis qu'il avait découvert un peintre français du nom de Claude Vialat. Il était en plein travail, les mains dans un bleu roi, la clope au bec, les cheveux légèrement humides de sueur, vêtu d'une chemise légère et d'un jean déchiré dans tout les sens qui commençait sérieusement à ressembler à un drapeau gay a force de recevoir des giclées de peinture. Il se releva doucement, tira une longue latte sur sa Dunhill, observa d'un coin de l'oeil pas fermé par la fumée de cigarette, et, plutôt content de lui, se dirigea vers la porte qu'il ouvrit tant bien que mal avec les poignés.

- Französisch. C'est à quel sujet?

Demanda-t-il, essayant de résister à son penchant naturel pour l'appuyage du coude contre le linteau de la porte. Il joua avec la cigarette qu'il avait laissée entre ses lèvres, souriant.

Fait voler un nain Nombre de messages : 635 Date d'inscription : 08/10/2008

La chambre est un beau bordel bien bordélique. Ca fait plaisir à voir. Et en même temps, ça me tue. Je ne sais pas quel moyen, Günther et Dulcé ont réussi à tenir Vera à l'écart de leur chambre. Elle n'y vient quasiment jamais faire le ménage, et quand elle s'y risque, elle ressort très rapidement.
Juste après avoir constaté (et admiré) le bordel du gugus en face de moi, je constate quil est tout taché, tout sale, et encore pire (pour changer un peu) tout puant de tabac, et clope au bec. Je balaye la fumée d'une geste de la main, alors que je m'en fous totalement, et appuie mon épaule au chambranle de la porte.

C'est la fête chez toi, dis donc.

Günther eut un sourire à la remarque du français. Il le faisait beaucoup rire, Appolinaire, surtout dans sa façon de se comporter. Le passe-temps favori de Günther, c'était de se foutre de lui. Quand il avait débarqué dans l'appartement, avec sa tête de minet et ses bonnes manières saupoudrées d'un accent français, il avait donné un très mauvais préssentiment à Günther qui, dans ce genre de situation, avait tendance à s'enfermer avec Dulcé dans sa chambre et ne pas faire attention. Mais Appolinaire avait dû dire une phrase à la con un soir à table, ou alors il n'avait rien dit en le voyant en calecon, ou n'importe quoi d'autre, Günther ne se souvenait plus très bien, et ils étaient devenus potes. D'autant qu'il lui permettait de pratiquer son français.

-A tue-tête. C'est pour venir faire la fête que tu viens? Parce que je te préviens, c'est plutôt un truc gay.

Dit-il de l'air le plus sérieux du monde, en disant comme d'habitude n'importe quoi, mais avec un ton extremement convainquant. Dieu sait pourquoi, Appolinaire qui n'était pas niais, l'Allemand le savait, croyait naïvement à tout ce qu'il lui disait. Là, peut être pas. Mais il était prêt a parier Dulcé qu'il allait faire une petite moue bizarre de première réaction avant de répondre.

Fait voler un nain Nombre de messages : 635 Date d'inscription : 08/10/2008

Voilà, le truc avec Günther, mise à part sa passion pour ses caleçons, Dulcé et les clopes, c'est qu'on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre. Il peut-être très sérieux, là, ou être très en train de déconner. Je ne sais pas. Donc, à mon avis, je dois faire un tronche bizarre, je me mords l'intérieur de la joue en regardant le Schleu d'un air interrogatif, avant de comprendre qu'il se ofut complètement de ma gueule. Enfin bon, je commence à m'habituer. Je rentre odnc dans son bordel.

C'est coolmout, j'ai encore jamais connu que des filles, moi. Dulcé est partie dans un fête de filles?

Günther eut un sourire de bienvenue et haussa les épaules.

-Non! Dulcé faire un truc de filles, c'est impossible. En fait, je l'ai mangée.

Dit-il d'un ton parfaitement stoïque, s'accoudant finalement à la porte, la teignant de pleins de couleurs. Vera allait raller mais bon, au pire, il se mettrait en calacon et se protégerait de ses mains en gueulant en iranien 'je comprend pas le grec!'.
Günther et ses brillantes idées. Puis il se rappela qu'Appolinaire avait toqué à sa porte, et qu'il avait donc peut être un but un peu plus précis que celui de se faire raconter des conneries par un allemand déglingué fumant une cigarette, pur produit de consommation américain.

-A part ça, tu voulais quoi?

Fait voler un nain Nombre de messages : 635 Date d'inscription : 08/10/2008

Ah. La partie délicate: la requête. J'ai même pas réfléchi de savoir s'il dirai oui ou non. Dans un lettre (souvenir de mes cours de français de 1ère L), l'auteur passe d'abord par une captation de bienveillance pour obtenir la sympathie de son interlocuteur, et donc ensuite, pouvoir lui demander de lui rendre un service.
Heureusement, la vie ne suit pas la réthorique d'une lettre classique. Et surtout pas la vie dans ce appartement. Et puis, j'ai pas envie de flatter Günther. Qu'est ce que j'irai lui dire: "T'as d'beaux cal'çons, tu sais?"

Ah oui, alors, en fait, voilà. Alors. Tu voudrais pas m'aider à balancer les sous-vêtements de Barbie par la fenêtre, s'il te plait?

Günther, qui d'abord avait été choqué de la réponse du petit français, s'accouda encore plus à la porte comme s'il avait décidé de s'enfoncer dans le bois pour finalement s'intaller dans la porte tel un bernard l'hermite allemand. Puis, il prit une longue bouffée de sa cigarette en examinant ses doigts couverts de peinture bleue, et, une fois qu'il eut épuisé tout les petits gestes insignifiant qu'on pouvait faire pour meubler une conversation, il se gratta le nez, et pencha la tête vers Appolinaire, dans une position de confidence. Il dit, mi-murmurant, mi-parlant.

-Quand tu dis Barbie, tu ne pense certainement pas a madame blondasse...Enfin, la fille, là. Krista, quoi. Hein? Parce que, si c'est ce que tu fais, tu es devenu fou, je suggère que tu arrête de me fréquenter, insensée baguette à berêt.

Il se releva de son petit coin de porte. Il aimait bien faire toutes les conneries du monde, et de toute façon ça faisait rire tout le monde dans cet appartement car tout le monde était fou, mais jeter les vétements de Krista par la fenêtre, c'était du suicide. Elle, elle riait beaucoup aux bétises de l'allemand parce qu'elle le désirait en secret, mais elle faisait une fixette, presque une névrose sur ses fringues. Alors, bel allemand ou pas, il finirait egorgé dans sa peinture bleue, et Dulcé devrait porter du noir pour son enterrement. Non, décidemment, ce n'était pas faisable.

Fait voler un nain Nombre de messages : 635 Date d'inscription : 08/10/2008

Je fronce les sourcils. Ce n'est pas sa réponse, à laquelle je m'attendais plus ou moins, qui me déplait le plus, mais le surnom qu'il me donne. Je m'appuie au chambranle de la porte, l'air pas content, l'index réprobateur:

Oh, eh, ne sois pas vulgaire. Je ne t'ai jamais traité de grosse blonde à tresses avec des lolos démesurés. Ni de mangeur de saucisses.

L'idée que me suggère ma répartie m'arrache un petit rire, que je ravale rapidement. Il faut que je trouve un moyen de le convaincre. Je ne veux pas mourir seul, et pas si jeune. C'est trop triste.

C'est un pari. Tu me rendrai vachent service. Si tu m'aides, je tais tes activités peu catholiques et homo à Dulcé et aux autres.

Le français le fait mourir de rire, heureusement qu'il est dans l'appart d'ailleurs, finalement. Ce qui n'empêche pas Günther de garder une tête totalement neutre -il aime bien ne pas rire des blagues des autres, d'abord parce que ça emmerde tout le monde, ensuite parce que c'est un défi vachement dur, allez rester sérieux quand quelqu'un vous raconte l'histoire du schtroumpf qui coure, qui tombe et qui s'fait un bleu. Enfin bon, ça ne rendait pas son idée plus alléchante, sa jolie gueule et ses boutades. Il ouvrit de grands yeux, mimant l'embêtement, à la dernière déclaration du gamin (oui, il était à peine plus jeune que lui mais sa tête de minet lui avait donné la sans doute détestable habitude de l'appeler gamin). En plus c'était un pari.

-Tu aurais mieux fait de jouer à la roulette russe, c'est moins risqué et plus amusant!

Déclara-t-il, un sourcil levé en guise d'incompréhension et de désapprobation totale. Il fouille dans sa poche comme pour trouver un truc salvateur, alors qu'en fait il recherche l'inspiration -ou plus exactement son tabac- et en sort son paquet d'American Spirit, qu'il commence à rouler allégrement.

-Tu sais, je ne suis qu'une victime, c'est Dulcé qui me force à faire des expériences. Argentinischer verdammt! Tu veux une clope?

Demanda-t-il, serviable, en lui tendant la cigarette qu'il avait roulée plus vite que son ombre. Il se calla à nouveau contre le pas de la porte, songeur.

-Tu me donne quoi en échange?

C'est sympa, par curiosité, de savoir le prix de sa vie. Et le nom du parieur, histoire d'engager un tueur à gage avant la goulée d'air finale.

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