Il a un père qui s'appelle Forrest? [Dulce]

Midi et demi. Premier matin depuis longtemps où Günther se levait avec plaisir, d'un seul coup, et qu'il était habillé, lavé, et prenait un café sans se presser. Tout le monde dormait ou était parti au boulot. A part Dulce-Josefina qui était dans sa douche. Ca le faisait sourire, d'entendre l'eau couler, de l'entendre chanter comme une casserole un air de tango révolutionnaire. Lui, il s'était rasé, passant de nounours bien trop poilu a jeune homme séduisant avec une barbe de trois jours. Surprise, surprise...La vérité, c'est qu'il trépignait. Parce qu'il avait une autre surprise. Dont il était encore plus fier qu'il ne l'avait jamais été. Cette fois, il emmenait Dulce au boulot. C'était décidé. Pour une bonne raison.

Oh, et puis merde. Les filles sont lentes, le matin, dans leurs salle de bain.

all the young dudes - mott the hoople

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Günther avait réveillé Dulcé en se levant. Elle était restée au lit en s'étirant avec un sourire bienheureux sur le visage, jusqu'à avoir trop faim. Elle s'était levée en titubant, avait enchenché un CD et était partie à la cuisine engloutir des tartines de confitures de lait.
Une fois plein de Dulce De Leche, elle était partie se doucher pendant vingt minutes, bloquant tout accès à la salle de bains pour n'importe qui, et cassant les oreilles de tout le monde. Typique de Dulcé.
Quand enfin elle sortit, enroulée dans une serviette, cheveux mouillés et collés sur son front et ses joues, elle s'allma une cigarette avant même de penser à essuyer ses mains qui goutaient encore.

Günther en avait eut tellement marre de crever d'impatience qu'il avait attrapé le pot de Nutella et l'avait largement entamé avec la baguette que Appolinaire avait acheté dans un sursaut de joie existencielle le matin même. Il ne savait d'ailleurs même pas a qui était ce pot de Nutella, mais bon, bref, tant pis. Il farfouilla dans un tiroir, nota de sa main droite experte 'Mille excuses pour le propriétaire, plaignez vous aux femmes qui vident les ballons d'eau et aux ouvertures de placard malchanceux. Sache que ton Nutella est divin, bon investissement.' Il colla le post-it au bouchon, et reposa le pot dans le placard. Et merde, elle n'était toujours pas là. Fatiguante, la petite. Il avait saisi un bouquin qui trainait, un bouquin français, donc surement d'Appolinaire, donc il comprenait a peu près un mot sur deux. Bon. Pas grave, ça l'aiderai donc dans ce cas à patienter. Le cd de Dulcé-Joséfina avait mis, l'intégrale de Johnny Cash, avait pour mérite de faire sautiller son pied sur la chaise. Il appuya une bouteille de lait sur le livre pour lire tout en se roulant une cigarette. Une fois le petit tube roulé, il l'alluma, et reprit sa lecture charabiesque.

the stolen child - the waterboys

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Clope eau bec et corps presque entièrement sec, Dulcé se pointa dans la cuisine encore en serviette. Elle eut un temps d'arrêt en remarquant le pot de nutelle -d'où sortait ce truc?- et un autre en voyant que Günther s'était rasé. Haussant les sourcils, elle sourit et frotta son poing dans les cheveux de son homme.

"Ben qu'est ce qui t'a prit? Tu t'es pris une réflexion d'un client qui avait peur de parler à un homme muni d'une barbe de Cro-magnon?"

fit-elle en atrappant le pot de nutella. Eh merde, du français. Elle le reposa et atrappa la bouteille de lait pour boire au goulot, faisant tomber au passage le livre que lisait Günther.

"Oh mierda, haz cagar."

Günther regarda d'un air complètement stoïque Dulcé-Joséfina belle comme un coeur, a moitié nue, une clope au bec, venir, et foutre le bordel dès qu'elle rentre dans la pièce. Sans bouger, il regarde goguenard le livre tomber, le Nutella perdre son post-it, une jolie argentine à poil jurer sur le ton de la conversation.

- Non, je me suis griffé avec cette nuit j'en ai eu marre.

Il se tut un instant, avec un air de profonde réfléxion, ses yeux bleus toujours rieurs.

Non, pour dire la vérité, je voulais te faire plaisir, mon petit. Bon, viens, on s'casse, je t'emmene."

Il se leva, laissant le bouquin français à son triste sort sur le comptoir, attrapa par la taille Dulcé, se dirigeant vers la porte. Ah, elle est en serviette? C'est grave? Ah bon.

abdallah - Tryo

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Dulce haussa les sourcils d'un air joliment surpris, avec un sourire qui tirait sur le coin gauche de sa bouche.

"Ah. Et tu m'emmènes où?"

Elle se laissa entraîner jusqu'à la porte, puis réalisa en même temps que Günther qu'elle était à moitié nue, et que sa cigarette cendrait sur le parquet. Avec le pied, elle éparpilaa les cendres sur le sol et s'en retourna dans la chambre pour s'habiller. De loin, elle fit savoir à son homme que ça lui plaisait beaucoup, le passage d'homme de cro-magnon à homme trop mignon.
Puis elle revint, dans l'entrée, vêtue de son éternel sweat bleu gris à capuche, briquet et paquet de tabac en poche.

Günther regarda mademoiselle courir nue dans la chambre et eut une soudaine envie d'aller dans la chambre et de pas du tout sortir de la journée. Mais son instinct de bordel lui dicta de rester là, et de se taire. Il ferma les yeux et imagina que, de toute façon, ses pieds étaient collés au sol avec de la colle forte, et qu'i llui était incapable de bouger. Quand Dulcé revint, il était donc collé par terre des pieds, tel l'idiot moyen. Il ne rouvrit pas les yeux, même s'il avait senti la présence de sa chère et tendre, et dit.

- Tu voudrais pas un jour qu'on s'en aille loin loin dans la neige?

Demanda-t-il tout d'un coup, sachant très bien qu'il était trop flemmard pour aller a Big Ben, déjà. Même s'il connaissait a peu de chose près toutes les langues du monde. Aha, c'était malin quand même. Presque inutile. Il brassa l'air de ses mains, pour finalement frapper Dulcé-Joséfina dans le but de l'attirer dans ses bras. Il eut un rire étouffé et l'attira véritablement à lui, tout doux.

bad blues player - anaïs

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Dulcé ne s'étonna même pas de le voir planté par terre, collé au parquet, en train de rêver debout. Pour Günther, c'était presque normal. La jeune femme avait fini par le comprendre, sans se poser de questions. C'éait ça qui était bien chez lui, il rêvait. Debout, assis, couché, ~~au pied~~.
Dulcé-Joséfina eut un mouvement de recul de la tête en fronçant les sourcils quand Günther la frappa, mais elle n'aut pas le temps de protester, ni en anglais, ni en espagnol, il l'avait déjà prise dans ses bras. Elle rit avec lui, tête enfouie dans son torse, puis répondit.

Ben, on peut s'en aller loin loin dans la neige en restant à Londres.

Cétait tout à fait logique. Pour Dulcé, e tout cas, c'était logique. Il suffisait de rester collé au parquet et de fermer les yeux, hop, on était dans la neige, si personne ne venait déranger pour passer l'aspirateur, ou je ne sais quoi d'autre.

Gûnther se mit a ronronner au contact de la figure de Dulcé contre son torse. Il sourit encore une fois, eut un soupir d'aise, passa doucement sa main dans ses cheveux, puis passa sa main droite sous le sweat de Joséfina, posant ses doigts tour a tour contre sa peau.

- Il neige il neige mon amour! Que c'est beau, beau!

Bon, pour le coup, c'est vrai, il se prenait un peu pour le héros de Nos meilleures années. Il piqueta le front de Dulcé de bisous neigeux.

the crimson singer - moriarty

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Dulcé frotta son front contre le torse de Günther quand celui ci posa ses doigts sur son dos nu. Pour changer un peu, ils devaient partir mais restaient collés l'un à l'autre. Il negeait réellement pour eux, et la jeune femme vit l'image du tigre et la neige, mais avec Günther à elle à la place de Roberto Benigni et sa femme. Mais Dulcé pas en robe de mariée.
Elle même passa son index sur les joues râpeuses et sourit en traçant le contour de sa bouche, remontant sur son nez, plissant le sien, puis elle déposa un baiser sur sa pommette en se hissant sur la pointe des pieds et tirant sur son cou comme une tortue.

Hum... Il faudra que tu penses à rapetisser un peu.

Günther sourit, serrant fort fort sa lilliputienne contre lui. Il se pencha légèrement pour respirer ses cheveux. Puis il eut un moment de pause, un soupir, et, décidant de mettre un peu un terme à cette mièvrerie en forme de fleuves de caramel, il se pencha, jusqu'a être presque plus petit que Dulcé, et appuya son bras contre l'arrière des genoux, qu'elle bascule. Il se releva, elle dans ses bras, et la fit sautiller.

- Je vois pas pourquoi je me casserai la tête, t'as qu'a grandir...Bon, c'est pas pour dire, mais il faut qu'on y aille, la naine. Je vais être en retard pour l'ouverture.

Et sur ces belles paroles, il se dirigea vers la porte, saisissant un trousseau de clef au passage, contenant les clefs de l'appartement et celles de son scooter (gagné durement la première année où il était à Londres, en travaillant chez Harrods).

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Dans les bras de Günther, Dulcé ne trouva rien d'autre à faire que de lever les yeux aux ciel et de tordre sa bouche sur le côté pour protester à la réflexion du géant concernant les efforts à faire sur sa taille.
Elle fit une sorte de saut en détachant les bras de Günther pour reposer ses pieds sur terre, et attrappa un casque dans l'entrée avant de descendre elle-même les escaliers jusqu'au scooter.

C'est pas pour dire mais tu m'as quand même interrompu dans ma longue douche très agréable et tu me dis même pas où tu m'emmènes. Tiens ça.

Elle lui tendit son casque, rabattit sa capuche sur sa tête t mit le casque par dessus. C'était son protège oreilles personnel, et elle n'en avait strictement rien à foutre si c'était moche et anti-sexy. Au moins, elle se les pelait pas.

[Mais, tu as oublié de mettre le titre d'une chanson!!]

Arrivé devant le scooter, Günther sorti une cigarette de derrière son oreille, et l'alluma, avant d'enfiler son casque et de mettre son énorme écharpe qui faisait aussi office de cache nez. Et oui, dans ce couple, ils prônaient l'utile et l'agréable plus que l'esthétique, et en plus de ça, ils s'en foutaient. Il enjamba la selle, posa ses fesses et, dans un nuage de fumée, tapota l'arrière de la selle.

- Tu monte sur ma Harley, baby?"

Dit-il avec un sourire idiot, entreprenant de faire accélérer sur place l'engin, créant encore plus de fumée que sa clope roulée. Il sorti ses moufles de sa poche, en enfila une, et tant pis si l'autre tombait en morceaux sur le chemin. Il avait trop envie de sa cigarette.

baby, i'm gonna leave you - led zeppelin

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Dulcé enjamba la selle sans commentaires. Elle enfila des mitaines et cacha le reste de ses doigts dans les manches déchirées de son pull. Rabattant la visière anty-sexy de son casque mais relativement protectrice du froid, elle se cala bien au fond du siège et accrocha ses tous petits bras autour de Günther.

Et en voiture Simone! Günther conduisit son fidèle destrier d'une main ferme, galopant fougueusement dans les rues londoniennes, son heaume à la main. Enfin, il conduisit le scooter en manquant de renverser quelques petites vieilles aigries et en se tapant des barres avec l'accelerateur, quoi. Une fois arrivé à la boutique, il eut un sourire, en voyant le tissu maladroit qu'il avait laissé sur la nouvelle enseigne, crevé après avoir passé la journée à la fabriquer. Il descendit d'un petit saut du scooter, et le tint pour que la demoiselle descendisse (haha, c'est moche le français, parfois) à son tour.

-Et voilu poilu! Je voulais t'emmener au boulot.

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Oh, ben c'est chouette, dis donc, tu m'as fait m'habiller pour que je vienne voir ton magasin que je connais par coeur. Oh, c'est gentil, ça...

ironisa Dulcé sans méchanceté en descendant du scooter. Elle défit son casque, le posé sur la selle, et s'alluma un (haha!!) clope en protégeant la flamme de sa petite allumette avec la main.
Enfin, elle se plaça derrière Günther, et, l'air très concentré, lui bondit dessus pour s'accrocher à son dos, comme une petite fille. Elle lui fila son clope par dessus l'épaule et finit par s'intéresser, au au moins par faire semblant:

Tu as changé quelque chose du magasin, pour me tirer du lit si tôt?

Günther ne fit aucune remarque quant à la première déclaration de Dulcé. Il savait qu'il aurait réagit exactement pareil, voire pire. Et d'ailleurs, il se demandait à la réflexion, si c'était pas complétement débile, cette histoire. Bien trop mièvre et dégueulasse pour eux. Mais, au moment où il faisait ce constat (elle n'est surement pas française, cete phrase, mais bon), il sentit un singe des neiges argentin lui sauter sur le dos et lui mettre un clope devant la bouche. Evidemment, chez Günther comme chez Dulcé, une offre pareille, ça ne se refuse pas. Il tira une longue bouffée, puis tendit la main vers le tissu dégueulasse qui masquait le nouvel écriteau de la boutique (et le premier aussi, puisqu'elle n'avait jamais eut de nom).

-Ben, oui, j'ai changé un truc. Sinon bah, bon, bah, je t'aurais pas dérangée, je serai pas sorti et puis en plus, j'aurai pas mangé du Nutella.

Recita-t-il comme un gosse qui a fait quelque chose pour être trop mignon mais en fait comprend que c'est une bétise et essaie de convaincre ses parents que c'est trop mignon. (et entre parenthèse, en général, ça marche grace a leurs petits yeux trognons.)

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Dulcé descendit du dos de Günther sans rien dire, les yeux fixés sur l'enseigne du magasin. Le plus étonnant était probablement le fait qu'elle y fut, et non pas le nom. Même si c'était très rigolo aussi, très divertissant. Un sourire très typique d'elle même s'élargissait sur son visage à mesure qu'elle avançait vers la vitrine. Enfin, elle se retourna vers Günther, rayonnante:

Eh, mais t'as mis un chose! C'est super chouette, dis donc!

Günther eut un sourire à la remarque de Dulcé. Ca le faisait rire, à chaque fois, quand elle utilisait des expressions maladroites, parce qu'il savait qu'il faisait de même. Elle était argentine, il était allemand, et ils parlaient anglais alors qu'il parlait très bien espagnol. C'était drôle. Ils étaient capables de se parler pendant des heures dans un charabia incompréhensible d'espagnol, d'anglais et même un peu d'allemand, sans que personne ne les comprenne, alors qu'eux même se comprenaient fort bien. De toute façon, personne ne comprenait ce couple de gens extrémement beaux qui s'habillaient comme des sacs a patates mais étaient contents, et fumaient comme des pompiers, juraient, se baladaient à poil. C'était des potes et des amants. C'est le secret des amoureux pour la vie.

-Oui! J'ai mis un chose. C'est ça, véritablement, que je voulais te montrer...

Dit-il en se dandinnant maladroitement vers le tissu, hésitant à l'enlever. Non, décidemment c'était horriblement culcul, il allait la ramener à l'appart en lui disant que c'était une blague et qu'il avait un peu trop fumé, et demain il mettrait un autre nom à la boutique. Un truc du style Heaven's Hills. Haha.

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Dulcé regarda Günther hésiter. C'était rare, donc elle profita un instant du spectacle avant de froncer les sourcils.

Ben vas-y.

Elle s'approcha de Günther et tira elle-même sur le bras de son copain pour enlever le drap (elle était trop petite pourtirer directement sur le drap), découvrant ainsi l'enseigne d'El Dulce De Leche.
Elle fronça les sourcils, pas trop sûre de ce qu'elle voyait, puis sourit finalement en se retournant vers Günther, telle une gamine surexcitée. Toute contente, elle baragouina en espanglais:

Oh c'est trop chouette, c'est la preuve officielle que j'ai réussi à te convertir au Dulce De Leche, toi l'allemand!

Le jeune homme n'avait strictement rien compris à ce qui venait de se passer, à cause principalement de la taille minuscule de son amante: il ne l'avait pas vue passer, et elle allait trop vite. Ce fut donc avec un regard de mammouth qu'on viens de décongeler qu'il vit son enseigne rouge bordeaux se dévoiler d'un seul coup. Il se dandinna d'un pied sur l'autre, écoutant les stupidités en langage mélangés de son amoureuse. Il ouvrit la bouche, regardant ses chaussures.

-Maisnonmaisj'aimepasledulcedeslechec'estjustequejesuiamoureux.

Marmonna-t-il a toute vitesse, histoire de ne pas changer d'avis entre temps.

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Dulcé-Joséfina écouta Günther débiter un flot de paroles impossible en moins d'une seconde. Les sourcils fronçés, elle tenta de comprendre ce que lui disait son amoureux. Avec un tronche franchement débile, de celle qu'il fallait absolument prendre en photo pour immortaliser un moment d'incompréhension comme celui-là.

De quoi? Je... j'ai franchement rien compris du tout, là.

Günther se mordilla la lèvre un certain temps, perdu dans ses pensées, jusqu'à ce qu'un gout de sang sur sa langue l'interrompe. Il prit une longue respiration, se passa la main dans les cheveux et se gratta la nuque et dit, en regardant ses pieds avec un air de s'excuser profondement.

-Je déteste le dulce de leche.

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Dulcé sentit un sourire moqueur et insolent tirer sur le coin gauche de sa bouche. Elle s'installa dans l'axe du regard de Günther, qu'elle soutint, et articula un:

Menteur, je le sais, que tu m'aimes.

Elle déposa un rapide baiser sur sa joue trop haute pour elle, s'alluma une nouvelle clope avec des petites allumettes fatiguettes, et finalement, examina l'enseigne. Avec un sourire, elle admit qu'elle était belle (l'enseigne, pas Dulcé. Enfin, c'est Dulcé qui admet, mais c'est l'enseigne qui est belle), et que c'était peut-être pas si mal d'avoir été tirée du lit, si c'était un cas d'extrême urgence comme celle ci. Même si elle restait un peu sceptique quant au degré de réflexion de Günther concernant le pas que cela impliquait dans leur couple si peu mièvre.

-Gnagnagna.

Fit remarquer Günther qui essayait de se remettre de ses émotions en enfilant une clope entre ses deux lèvres, l'allumant, et se brulant avec le briquet. Bon, et si on passait à autre chose, j'ai envie de m'enterrer sous terre tellement je suis gêné et gêné d'être gêné parce qu'on dirait une minette qui minaude. Et d'ailleurs, répétez ça à toute vitesse plein de fois à voix haute. Minette qui minaude, minette qui minaude, minette qui minaude....Ooooh, le joli papillon? Bon, je vais aller m'enterrer sous le goudron parce que c'est pas tout ça mais quand est ce qu'on baise. Mis à part le délire psychédélique qui faisait presque s'écarquiller les yeux du jeune allemand tellement il en avait jamais eu d'aussi schizophrène, tout allait très bien. Il décida de ne pas embrasser Dulcé, na, comme ça ça ne voulait rien dire ou en tout cas pas des caisses, et s'accouda contre sa devanture dans un rayon de soleil (il ne fait pas exprès bien sur), tel un Apollon rougissant moyen.

-Bon, euh, et sinon, que haces hoy?

Demanda-t-il, faible et idiote tentative de changer de sujet d'autant plus dérisoire que l'espagnol, avec un charmant accent allemand...Ouais non l'espagnol ouais mais non.