La fille souale et son chevalier servant :)

Ca pourrait faire une magnifique histoire d'amour, ma foi! Sauf si Gin n'était pas à la limite de dégobiller dans la chambre universitaire du dit chevalier servant, j'ai nommé James-Charlie. Elle était vraiment pas en grande forme la donzelle, à pied nu, les cheveux sauvages, la peau plus livide que jamais.

_ Hummm... Retour au campus...

Constata t-elle simplement alors que le monsieur la déposait sur un de ses lits tous semblables dans les chambres universitaires.

James-Charlie haussa un sourcil méprisant. Ouais, youpi, le campus...Il s'assit sur le lit voisin de celui où il avait posé la jeune femme et l'observa un instant, essayant de se rappeler s'il n'avait pas un seau quelque part. Il se mordilla les lèvres, soudain particulièrement énervé d'avoir trimballée Gin jusqu'ici. C'était lamentable d'être bourrée à ce point-là sur la voie publique, no doubt. Connaissant son caractère lunatique extrême, James essaya d'éviter de laisser paraitre ses émotions jusqu'à ce qu'il en soit complètement sur. En attendant, il se releva, prit le seau qui était sous le lit et le posa à côté de l'étudiante, silencieux.

Elle ne put s'empêcher de rire face à sa petite attention.

_ Je parie ce que tu veux que ton seau sera nickel-chrome... Je ne vomis jamais.

Elle s'installa en position assise, sa tête collée contre le mur du fond. La pièce tournait autour d'elle comme si elle était son satellite et que... " Waouw, je suis sacrée bourrée" pensa t-elle en souriant, les yeux clos. Elle commençait tout doucement à s'endormir. Elle savait que James la regardait dans le lit voisin mais elle n'arrivait absolument pas à résister à la tentation de morphé.

_ James parle moi de truc si tu veux pas que je m'endorme...

Fit elle dans un dernier sursaut d'éveil.

James-Charlie refit son petit levage de sourcil en entendant l'affirmation et, plus par défi et par jeu que par obéissance, il enleva en effet le seau, décidant que, si elle vomissait, elle nettoierait elle même, et à la langue s'il le fait. Il rangea soigneusement le seau d'urgence sous le lit, puis se leva et se mit à faire les cents pas, absolument contre le fait de rester assis dans cette situation.

Finalement, au bout de cinq minutes il se laissa tomber en tailleur sur la moquette, et se rappela avec un grand sourire que la dernière et première fois qu'il avait vue cette fille, elle l'avait pratiquement violé dans les toilettes pour hommes, lui laissant tirer sur sa cigarette en premier lieu. Un petit rire lui échappa, et c'est à ce moment là qu'elle marmonna sa requete. Il se releva, s'allongea contre elle et la pelotonna contre son torse.

Il chercha longuement dans sa tête un truc à dire. Mais les seules choses qui venaient concernaient sa famille, l'enfance prout-prout noms et particules etc, et il n'avait pas spécialement envie d'aborder le sujet 'histoire du Marquis James-Charles-Henry Motherland Withness de Haussman'.

"Mhm-hum."

Elle se réveilla instantanément en sentant un corps tout chaud contre elle. Elle étouffait littéralement. L'alcool réchauffe déjà assez pour que ce jeune homme ne lui fasse en plus partager sa chaleur! Elle se rappella alors qu'elle avait toujours son manteau, son pull sur elle. Elle se dandina contre lui pour ôter son manteau et son pull. Ses mouvements furent quelques peu laborieux mais à vue d'oeil, on pouvait dire qu'elle reprenait du poil de la bête.
Elle jetta ses affaires au dessus du beau-gosse puis se réinstalla après avoir pris soin de lisser les pans de sa robe couleur vin. Voilà qui était mieux! Gin calla sa tête dans son cou, un geste plutôt intime mais bizarrement et naturellement en fait, l'alcool déshynibe.

_ Alors?

Par nostalgie, par ennui, et surtout parce qu'il était pris par surprise, James-Charlie se laissa faire quand Gin le colla encore un peu plus à elle, et quand elle lui posa la question, d'une voix qui semblait un peu moins dans les choux, étant donné qu'il ne trouvais toujours rien d'autre à raconter et qu'il était or de question qu'on fasse un coma éthylique dans sa chambre de campus - ça lui rappelait trop de mauvais souvenirs lycéens -, il prit la parole, d'une voix chaude, posée, très calme.

"Tu veux que je te parle de moi? Mon histoire?"

Le jeune homme hésita à préciser qu'au moins, quelqu'un dans cette ville saurait qui exactement il était, à part savoir qu'il était taré, magnifique, et tout les autres attribut que Miss Acacia lui refilait - youpi. . Cependant, il fit une pause, et ne continua pas. Qu'elle ne réponde pas, très bien, il s'endormirait. Il regrettait déjà d'avoir prononcé ces mots. Même s'il savait qu'il aurait du le faire bien plus tôt.

_ Oui, ton histoire... Et puis, je te raconterais la mienne si ça peut te faire parler. Tu es intrigant et j'aimerai bien faire ta connaissance...

Elle chuchotait tout bas, sa bouche remuant doucement contre la peau de son cou. Il était rare que Gin pense à faire connaissance autrement que par la découverte du corps avec une personne du sexe opposé. James-Charlie était plus que baisable, il était à BAISER mais pour une fois, Gin voyait les choses autrement...

James-Charlie sourit, pour une fois coopératif, et frotta son nez aquilin contre la joue de la jeune femme. Il ouvrit la bouche, la referma. Hésitant.

Non, tu te ferais chier.

Il déposa un baiser tout doux sur le front de la jeune femme. Il se foutait de tout, se rendait compte de rien, changeait d'avis comme de chemise, et était trop lunatique pour avoir une vraie vie. Mais il était doux, on ne peut plus doux avec les femmes. Respectueux. Elles n'étaient pas des choses qu'on 'baisait' et foutait sur le côté. James ne baisait pas. Il faisait l'amour. C'était un tactile tout doux. Il touchait les femmes comme il touchait la chose la plus fragile et belle du monde. C'est d'ailleurs un peu pour ça qu'il avait fait des études de masseur.

Elle rit à sa phrase et se retient de lui répondre que "s'il la fait chier, il n'aura pas à s'inquiéter car elle ira aux toilettes." Ok, elle est bourrée mais elle l'est pas assez pour laisser déferler sa bêtise alors elle rit beaucoup.
Et puis là, sa bouche rentre en contact avec son front. Elle prend conscience de son corps virile qui la retienne plaqué à lui, de son odeur. Il était si tendre, c'était bouleversant! Elle relève la tête et sa bouche rencontre la sienne pendant une courte seconde. Puis elle reprend sa position initiale et ronronne presque d'aise.

James-Charlie était tellement à la masse que ce baiser fut à peu de choses près comme si elle avait juste levé la tête et voila. Il prit ça comme si elle avait dit mais non mais si mais c'est pas grave.

Je suis né dans une famille de bourges. C'est pour ça, le nom a rallonge. James-Charlie, tu vois? Je m'appelle James-Charlie Henry de Haussman. Chouette, non?

A quoi bon raconter sa vie a une splendide fille bourrée alors qu'il suffisait qu'il tende la main, frole le tissu et soulève sa robe, et ils faisaient l'amour? Euh, bonne question. James était l'innocent. Il ne trouvait pas les idées tout seul. Il posa sa main pour la reposer sur le ventre tendu de Gin.

Elle sourit. Elle était dans le lit d'un bourge qui avait une chambre de misère sur le campus? Elle trouva cela drôle.

_ Callery, c'est pas mon vrai nom de famille... C'est un nom d'empreint pour garder mon anonymat parce qu'avant j'étais une comédienne connue dans une sitcom américaine... Je m'appelle Gina Di Natori-Ivanovitch. T'es le premier à qui je le dis!

Le jeune homme eut un petit sourire. Bon. Au moins une personne qui lui faisait confiance. Même si la dudite personne était complètement ivre, ça avait un certain réconfort. Il commença a jouer avec ses cheveux.

J'en pouvais plus. Ce n'était décemment pas mon monde. Des milliards de différents couverts pour un seul but qui est de manger, tout bêtement, des petits doigts levés...Je ne suis pas ça. Je refuse ça.

Gina. C'était beaucoup plus joli que Gin. Il aurait aimé lui dire, mais il n'en avait aucune envie physiquement parlant. Pourquoi? Il avait depuis longtemps arrêté d'essayer de comprendre ses propres agissement. Et puis, raconter son histoire en parallèle ça faisait du bien. N'était-il pas celui qui s'était lamenté que personne ne le connaisse?

Elle écoutait ce qu'il disait avec attention, se concentrant grandement sur lui et pas sur la pièce qui tournait trop vite à son goût.

_ J'ai fui le monde du showbizz parce que j'étais assez riche comme ça... Du coup, Kaëla a rendit l'âme sur le petit écran en me faisant gagner un max et en me permettant de retrouver ma liberté de citoyenne anglaise.

Elle releva la tête après un effort qui lui parut surhumain car sa tête pesait dix tonnes! Elle le regarda en souriant pour le persuader de continuer et lui montrer son attention.

James-Charlie eut un sourire en coin à la répondre de Gin. Etre connu serait la pire chose du monde pour lui. Mais aussi la plus drole. Imaginer la presse a scandale complètement déroutée par ses agissements parce que lui-même ne savait pas ce qu'il allait faire à l'avance, mais pas du tout...

J'ai oublié de te dire que toute cette jolie histoire se déroule en Suède. Je suis suédois...Alors, avec ma petite soeur Matilda, on s'est inventé des jeux, des histoires. D'autres vies...Moi, je peignais. Elle regardait. Mes frères, ils étaient absolument ravis d'avoir du fric et des rallyes comme ça, tu parle.

Il se mit doucement a faire des allées et retour sur le front de Gin avec le dos de son pouce, regardant le mur blanc d'en face rêveusement.

_ Je suis anglo-italiano-russe... Ce qui n'a pas du t'échapper quand je t'ai dit mon vrai prénom et nom de famille! Je suis fille unique...

Elle se mit à califourchon sur lui, le dominant ainsi de sa taille. Elle passa sa main dans ses cheveux et plaqua l'autre sur sa tempe, les yeux clos et la poitrine bombée.

Décidant de ne pas faire cas de la position de la jeune femme sur lui, James sourit et hocha la tête.

On fait une colloc' d'Erasmus a nous deux ma parole...Je suis parti de chez moi a seize ans. Sous les rires de mes frères. Les pleurs de ma soeur. J'ai fait des études, pour rire, pour voir, pour gagner de l'argent.

Il regarda Gin, et ses yeux si jolis. Il ne voulait rien faire. Principalement parce qu'elle était complètement bourrée.

_ Mes parents sont morts à 15 ans... J'ai vécu un an sous la tutelle de mon insupportable tata russe, je me suis fait émancipée à 16 ans. Je me suis cassée aux States avec mon héritage...

Elle avait dit cela sur un ton égal, sans grande émotion. Elle était trop dans le coltard pour éprouver l'envie de surjouer sa vie dans le mélo-dramatique. Elle lui fit un sourire triste.

Il lui rendit un sourire aussi. C'est drôle. Il aurait prié toute sa vie pour que ses parents meurent. Bon, ben, on a pas tout ce qu'on veut dans la vie non plus.

Mes parents mourraient de honte s'il savait: leur fils faisant des études de kinésithérapeute, donc, de masseur, quoi...

Qu'est-ce qu'on s'en foutait. Ils en avaient fait ce qu'il était. L'éternel lunatique impossible à aimer tellement il l'était. Alors, merde. Il faisait éboueur s'il voulait, même.

_ Ma tante a voulu me tuer quand elle a su que j'étais devenue actrice... Elle m'a dit un truc du genre: " Tu montres ton cul pour gagner ta vie maintenant?! " Heurement que j'étais de l'autre côté de l'atlantique et elle, dans sa Russie natale. A l'heure actuelle, c'est toujours la guerre froide entre nous deux bien que je veuille faire psy et gagner mon pain "honnêtement".

Elle posa ses mains sur son torse, traça des lignes imaginaires sur son tee-shirt. Elle ne put réprimer l'idée qu'elle aimerait mieux que ce bout de tissu disparaisse.

James-Charlie éclata de rire quand elle parla de guerre froide. C'était juste pas mal placé. Comme il n'avait plus rien a dire, et que de toute façon, il crevait de chaud, il enleva son tee-shirt.

J'te masse?

_ Si tu me masses, je vais m'endormir. Et j'ai pas envie de faire dodo...

Elle détailla le corps superbe qu'elle avait sous les yeux et se mordilla la lèvre inférieure de frustration. Elle se pencha en avant, sa poitrine mise en valeur ainsi et massa délicieusement les épaules du monsieur à demi-nu sous elle.

James-Charlie ferma les yeux et se mit a 'ronronner'. Lui qui massait toujours les autres adorait quand quelqu'un prenait conscience que, même quand on est masseur de profession, on aime bien aussi s'arrêter de bosser pour se faire toucher soi. Il attrapa les mains de Gin dont le contact était certes agréable mais qui ne savait pas où appuyer exactement. Il la dirigea entre ses omoplates, dessous, sur les côtés, sa figure a lui appuyée sur le matelas, les yeux toujours fermés, souriant doucement dans sa barbe.

Elle se laisse guider par le monsieur, trop grisée par l'alcool pour protester. Elle est docile et bonne élève. C'est avec plaisir qu'elle reçoit les premiers ronronnements du jeune mâle, un sourire satisfait sur les lèvres.
Elle continue un petit moment puis commence à se lasser. Elle se penche en avant, embrasse avec lenteur la colonne vertébrale de Charlie, remonte jusqu'à la nuque puis l'oreille qu'elle mordille au passage.

_ Je peux arrêter le massage?

Souffla t-elle très doucement à son oreille.

James Charlie entrouvrit les lèvres pour répondre. Les baisers le long de sa nuque l'avaient fait frissonner, il sentait une boule de chaleur remonter dans son ventre jusqu'à sa gorge. C'était une déesse qu'il avait sur le dos, et, oh mon dieu, il en avait envie. Il se retourna doucement, les épaules en arrière et regarda Gin avec un sourire. Elle était superbe. Ivre, mais superbe. Il passa la main sur sa joue, doucement.

Elle le fixa intensément, se mordilla la lèvre inférieure. Bon Dieu qu'il était sexy... Sa main se posa sur la main caressante du jeune homme. Elle laissa ses doigts touchaient furtivement les siens pour ensuite attraper le poignet délicatement. Elle amena la main masculine jusqu'à sa bouche et l'embrassa tendrement.
L'ivresse la rendait câline, la Gin.

- Kiss me...

Chuchota t-elle en se penchant sensuellement en avant, frôlant ses lèvres de James.